Savoir dire non : difficile apprentissage

J’ai une confession à vous faire : j’ai énormément de mal à dire non. Cela a toujours été le cas, ça fait un moment que j’en ai conscience. J’ai fait des progrès, mais il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Et surtout, maintenant que je travaille seule, je n’ai plus de garde-fou, et je me laisse parfois aller à mon travers.

J’ai du mal à dire non aux témoins de Jéhovah : je le fais, mais les deux mamies que je croise de temps en temps sont gentilles et pas insistantes, alors j’ai de la peine pour elles. J’ai du mal à dire non quand on me propose une carte de fidélité, même si je ne compte pas revenir. J’ai du mal à dire au serveur que non, son poisson surgelé est immonde, quand il me demande si tout va bien (enfin, ça, c’était avant, quand j’allais au restaurant).

J’ai du mal à refuser d’aider, quitte à me mettre en difficulté moi-même. À l’époque où j’étais salariée, ça m’a joué beaucoup de tours, et je remercie les collègues qui m’ont souligné que je devais apprendre à dire non. Ils m’ont aidée à réaliser que j’étais prise dans un engrenage qui nuisait à tout le monde, et cette prise de conscience est salvatrice, même si parfois encore, je fais passer mes propres besoins au second plan.

J’ai du mal à refuser du travail. Il y a pourtant nombre d’excellentes raisons de le faire : pas assez bien rémunéré, pas assez de temps, trop éloigné de mes compétences… Parfois, je dis oui, et quasi systématiquement, je m’en mords les doigts. Et quand je dis non, même si objectivement je sais que j’ai raison, ça m’arrache le cœur, je me sens mal à l’aise, et je ressens le besoin de me justifier à tout bout de champ.

Je sais ce qui se cache derrière tout ça : une peur du conflit, et surtout un côté bonne élève qui a peur que la maîtresse ne l’aime plus. C’est une des manifestations de mon syndrome de Superwoman.

Bref, il me reste une bonne marge de progression pour me simplifier la vie !

Et vous, vous avez le non facile ? Vous l’avez appris à la dure, ou ça a toujours été naturel ? Quels sont vos « trucs » ?

4 réflexions sur “Savoir dire non : difficile apprentissage

  1. Les agences veulent des traducteurs sérieux, fiables (« reliable »), donc accepter un travail pour lequel on n’a pas le temps ou pour lequel on n’est pas qualifié (question de paire de langues ou de domaine de spécialisation), ce n’est pas rendre service à l’agence (et au client final) et c’est la manière la plus sûre de perdre ce client. L’agence acceptera immédiatement l’argument que vous ne vous sentez pas capable de respecter la date limite (ceci dit, elle pourra peut-être vous donner un délai supplémentaire) ou de fournir un travail de qualité dans ces langues et/ou domaines de spécialisation, et elle vous en aimera davantage! Elle notera: traductrice sérieuse, connaît ses limites, ne risque pas de nous faire perdre un client final.

    Ce n’est pas facile car souvent les agences exercent une forte pression, mais après un impayé pour mauvaise qualité ou non-respect de la deadline, ou après la perte d’un gros client, vous aurez la motivation nécessaire pour refuser, no problem! 😉

  2. Merci pour votre commentaire, Isabelle ! Ce sont des choses dont je suis consciente, mais ça me fait vraiment du bien de me les faire redire 🙂
    À vrai dire, je redoute un peu que tout ça finisse par m’exploser à la figure, mais comme vous le dites, une fois qu’on se mord les doigts d’avoir fait une erreur, on ne la fait généralement plus ! Auquel cas, ça ne sera qu’un mauvais moment à passer…

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